Atteint de tuberculose osseuse dès l’âge de 12 ans, le jeune William Ernest Henley doit subir l’amputation d’un pied, sans doute vers 26 ans.
Sur son lit d’hôpital, en 1875, il écrit plusieurs poèmes dont « Out of the night that covers me » (Au-delà de la nuit qui me recouvre).
Plus tard, un éditeur intitulera le poème d’Henley « Invictus », et c’est sous ce titre qu’il est devenu célèbre.
Clint Eastwood vient de sortir un film (2009) sur Nelson Mandela. Comme ce poème a été source de résistance pour Nelson Mandela, durant ses 27 années de solitude en prison, le titre du film reprend celui du poème.
Voici une traduction de « Out of the night that covers me » :
À travers l’enveloppe de la nuit
Aussi sombre que le puits d’un cratère,
Quels que soient les Dieux je les remercie
Pour mon âme forte et fière
Entre les griffes accablantes des circonstances
Je n’ai ni grimacé de douleur, ni crié
Sous les coups répétés de la malchance
Ma tête saigne mais reste indomptée.
Au-delà de ce lieu de colère et de pleurs
Se dessine l’horreur de l’obscurité,
Et pourtant la menace des années
Me trouve et me trouvera sans peur.
Qu’importe l’étroitesse du chemin
Les accusations et les blâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Le souverain de mon âme.
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Out of the night that covers me
Black as the pit from pole to pole
I thank whatever Gods may be
For my unconquerable soul.
In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody but unbowed.
Beyond this place of wrath and tears
Looms but the horror of the shade
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.
It matters not how strait the gate
How charged with punishments the scroll
I am the master of my fate
I am the captain of my soul.
William Ernest Henley, « A Book of Verses », première édition 1888, 7ème édition 1912, Londres
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